La Baronne vous souhaite une belle année et n'oubliez pas ...Carpe Diem!

Pourquoi cherches-tu l'impossible
en voulant à tout prix
connaître d'avance
ce que la vie nous réserve à toi et à moi ?

Quoi qu'il puisse nous arriver,
la sagesse n'est-elle pas
de nous soumettre chacun à notre sort ?

Que la vie te réserve encore bien des hivers
ou, au contraire,
que tu sois en train d'en vivre le dernier
- celui-là même qui, en ce moment,
éreinte les vagues de la mer
à l'assaut des rochers -
crois-moi,
ne change rien à tes occupations
et, dans un cas comme dans l'autre,
n'escompte jamais vivre plus loin
que le jour où nous sommes.

Déjà, tandis que nous parlons,
le temps impitoyable aura fui.

C'est aujourd'hui qu'il faut vivre,
car demain reste pour toi
ce qu'il y a de moins sûr.

Adaptatin moderne du poème d'Horace par Gilles Simard.

Dans quelques jours, la valse des voeux va commencer. Je vais entendre mille fois - Et une bonne santé surtout... d'un air appuyé !- Je vous en prie, laissez tomber... L'an passé j'étais à l'hosto dès le 5 janvier !  Je me contenterai d'aller le mieux possible. 2014 sera sympa  c'est obligé ( 14 est mon chiffre préféré ) donc j'ai une liste de souhaits personnels que vous feriez bien de noter !!! 

Vous pourriez si vous voulez m'annoncer de belles rencontres comme j'en ai vécues en 2013. Il est possible de se créer de vrais liens d'amitié sur le Net, j'en suis persuadée. 

Vous pourriez me  parler de voyages à l'étranger, de vacances à la mer avec le mari-pain-d'épice et ma petite Fergie. Est-ce cette année que je verrai  les écureuils de Central Park , que je ferai une croisière en Méditérranée, que je mangerai des frites et puis des moules à Bruxelles, que je me baignerai en Crête ? J'aime tous ces rêves quand il est encore permis d'y croire. La possibilité d'une île!

Vous pourriez me souhaiter des milliers de pages à lire, de nouveaux auteurs à aimer ,des heures sous le cerisier avec un roman noir , des journées sous la couette avec mes écrivains préférés.

Les gentils pourraient me prédire une année de câlins avec mes petits chéris , les plus audacieux une belle année sexuelle avec Pain-d'épice!

Voilà ce que vous pourriez me dire si vous me lisiez ...

Encore une nuit d'insomnie...la flemme d'aller me faire chauffer une tasse de lait dans la cuisine...Ma chienne va croire que c'est le matin et voudra venir dans mon lit ...la flemme de la repousser ...

J'attrape mon vieil ordi et je préfère vous écrire.Vous dormez peut-être vous, à 3h du mat ? 

Encore une nuit d'insomnie où je lis les billets d'humeur de Guy Carlier du programme télé dans un endroit avec de lumière où je suis tranquille et sûre de ne pas déranger . Tiens, Carlier parle de Pierre Tchernia qui veut qu'on le laisse tranquille dans sa maison de retraite ...que la télé , tout ça c'est du passé mais Carlier ne veut pas oublier l'Ami Public n° 1 de notre enfance. J'aime les gens qui ne brûlent pas leurs idoles ...Pour toute une génération, Tchernia c'était le Monsieur Walt Disney de nos écrans en noir et blanc. 

Je ne lis l'horoscope du programme télé que pour faire rire le mari-qui-en-fait-déjà-bien-assez-comme-ça ( Vous avez raison mes amies, c'est bien trop long !)mais puisque j'ai la nuit ou ce qu'il en reste devant moi , autant lire ce qui va arriver aux Balance cette semaine. Et là, je comprends pourquoi tant de personnes croient à toutes ces conneries, c'est parce que tôt ou tard l'horoscope s'adresse spécifiquement à elles!  

C'est justement ce qui vient de m'arriver. L'horoscope du programme télé est déjà au courant du dilemne qui se pose à moi et que je dois résoudre avant mardi prochain, soir de réveillon. Je vous explique. Un couple d'amis me sachant seule en ce soir fatidique où tout le monde doit faire la fête et se réjouir d'entamer une année qui sera sans doute ni pire ni meilleure que la précédente m'a proposé de me sortir en ville!  J'ai dit NON , que je ne sors pas la nuit , que j'ai peur de prendre froid , que c'est gentil de penser à moi et blablabla...Et mes adorables amis ont eu la bonne idée de s'inviter à prendre un verre ...chez moi! Comme je suis une adorable amie, je n'ai dit ni oui ni non ( Plutôt oui que non hélas...)) et la conversation s'est terminée sur ...On s'appelle!   J'aurai dû faire quoi ?  Leur dire, je ne veux pas de vous, laissez-moi seule avec mon champagne et mon foie gras, laissez moi comater devant la télé , téléphoner à minuit au mari-qui-est-de-garde-ce-soir-là et m'endormir en 2014 sans Escholitzia!

Et voilà  ce qui est écrit dans l'horoscope en première ligne : Une invitation à laquelle vous n'avez pas envie de répondre? Vous ne vous forcez plus! C'est simple . Vous voulez que cette nouvelle année débute dans la joie.

Je n'invente rien. L'horoscope est formel. Je dois refuser toutes sortes de compromission et dire à mes amis que je veux débuter 2014 dans la joie et ...sans eux!

Bien évidemment, je ne suis pas ce genre de personnes qui blesse sa famille, ses amis. Je ne suis pas ce genre de personnes indifférentes aux sentiments des autres. Je dirai gentiment à mes amis que c'est mon jour de perfusion ( C'est vrai), que je préfère me coucher tôt ( C'est vrai) et que je leur souhaite une très belle soirée de réveillon.

Merci l'horoscope. Merci l'insomnie. Il ne me reste plus qu' à aller lire quelques pages du  Dictionnaire de Baffie dans un endroit où il y a de la lumière , où je ne dérange personne...

Elle attendra sous la pluie, sous le vent , sous le soleil de Printemps le retour joyeux de mes petits-enfants

Plus je côtoie certains adultes, plus je préfère la compagnie de mes petits-enfants!  

Ce matin, ma petite-fille de 7 ans m'a dit- J'aimerai savoir des choses sur toi , comment tu vis ta maladie!

Jamais aucun adulte n'a pris le temps de me demander ce que je ressentais ...

A méditer ...

J'ai une pensée attendrie pour mon papa. Lui qui reste maintenant assis pendant des heures à lire ou à regarder passer les gens . J'ai décidé de lui rendre hommage pour ce Noël et lui dédier le nouveau titre de mon blog .Lui qui critique sans cesse Internet car il pense que ça nous rend tous fous! C'est gràce à mon père que dans la sphère privée, on m'appelait  La Baronne . Ne vous méprenez pas, je suis une Baronne de pacotille, une baronne pour de faux, une baronne pour de mine, Je dois  plutôt ma particule à une partie  fessue de mon anatomie!

En ces temps-là , il n'y avait pas de lave-vaisselle. Ce sont les femmes qui s'y collaient et si elles avait la chance d'avoir une fille, la fille s'y mettait aussi. Maman lavait , moi j'essuyais les verres comme dans la chanson de Piaf. D'ailleurs, on chantait à tue-tête ...Cela embêtait mon père devant sa télé et on riait ...sans faire trop de bruit!

On pouffait comme des gamines, les mains de maman rougies dans l'eau de vaisselle, moi avec le torchon parce qu'on ne savait pas en ce temps-là qu'il valait mieux laisser égoutter , que le torchon c'est pas bon!

Je me souviens avec tendresse de ces moments partagés dans notre cuisine en formica. Mais pour en arriver là, il avait fallu affronter le repas et en ce temps-là , les enfants ne chahutaient pas à table . Chez moi, on avait le droit de parler si on avait bien tout mangé mais il n'était pas question de chanter! Ce que évidemment on avait toujours envie de faire avec maman!

Mon père avait fini juste à temps pour les infos et à peine la dernière bouchée avalée, il fallait se lever et débarrasser la table ...Cela m'insuppportait ( C'est encore la cas maintenant que j'ai plus de 50 ans!) Je voulais juste attendre un tout petit peu, histoire de souffler après avoir ingurgité! J'avais beau argumenter ( Mon petit péché qui avait le don de l'exaspérer ) Papa imperturbable sifflait entre ses dents Elle va se lever le cul de sa chaise ...la Baronne? ' 

C'est comme ça que je suis devenue la Baronne ! Parce que je n'aimais pas sortir de table aussitôt après le dîner.

Quel pied de nez à la vie!  Aujourd'hui Papa met du temps pour marcher, pour se lever...Moi, je dois vivre au ralenti pour ne pas me fatiguer, je fais ma Baronne sans l'avoir demander ... D'autres pourraient nous dire aussi ...Ils vont se lever le cul de leur chaise ..ces ' handicapés' !!!  Humourrrr papa!

Merci Papa...Tu m'appelais la Baronne mais au fond, je sais que j'étais ta princesse!

Il pleut un peu ce matin. J'ai quand même promené mon chien. Je m'abritais sous un parapluie bleu .Fergie protégée par son manteau écossais . Les volets des voisins sont fermés , personne dans la rue pour se saluer...

 J'ai pensé en rentrant au tableau au-dessus de mon piano blanc. Celui que j'ai peint au printemps.

Qui sont-ils ? Où vont-ils main dans la main? Mystère au bout de la rue déserte... Y -a -t-il quelqu'un derrière une fenêtre pour épier ces deux silhouettes solitaires?

Il a 74 ans mais en parait presque dix ans de moins. Il s'appelle Y. Un charmant médecin à la retraite .Il est aquarelliste , doué en menuiserie et aime le jardinage. Il a une charmante femme, de charmants enfants et petits-enfants, de charmants amis. Il a aussi une charmante maison , une charmante résidence secondaire à la mer et un charmant compte en banque. Cependant,  bien qu'étant bien portant Y n'est pas si heureux que ça! 

E l'a rencontré au marché de Noël la semaine dernière. Il l'a accueillie chaleureusement et avant qu'elle ait pu dire quoi que soit lui a asséné - Je suis content de te voir en pleine forme!-  Bien joué Monsieur le toubib! Perspicace... Vingt minutes après, E était obligée d'arrêter de parler à sa copine B car son souffle manquait et une demi-heure plus tard s'affalait sur son canapé avec tachycardie et saturation dans les chaussettes  E a l'habitude ...Il suffit qu'elle se maquille un peu, que le brushing soit impeccable  et qu'elle soit de bonne humeur ...Elle est aux yeux des autres en pleine forme! 

Polie, E sourit , trouve que Y parait en forme mais ne le dit pas on ne sait jamais! Elle se contente du comment ça va ?habituel. Et le charmant septuagénaire se lance dans un monologue digne de Molière!

Y n'accepte pas de vieillir. Il a 74 ans et est tout étonné. Déjà?  Déjà  les genoux qui craquent, déjà la petite douleur à l'épaule , déjà la mémoire qui joue des tours . Chaque matin Y ( Saperlipopette, il a été médecin, il sait bien qu'on se déglingue vers la fin!) se lève en se demandant quelle partie de son corps va lui rappeler ses 74 printemps. Et chaque matin, il est comblé bien sûr , à force de chercher on finit par trouver!  Y n'aime pas ce qu'il devient, un monsieur de son âge ! Son air tout à coup triste et découragé, sa voix qui se fait plus basse émeuvent E qui n'a pas un coeur de pierre . Elle lui dit gentiment . Fais attention , c'est presque de la déprime là! Alors à ce instant-là ,Y rejoue la scène du docteur. . Il la regarde droit dans les yeux.Son visage devient grave et sa voix baisse d'un ton.  On dirait qu'il va annoncer un cancer incurable .Il se lance alors dans un monologue digne de Molière.Il énumère tous les signes d'une dépression et finit par conclure d'un air las et découragé - Ah oui, j'en ai tous les symptômes. Sur ce, requinqué par ce diagnostic personnel et inattendu, il embrasse gentiment  E, lui dit Aurevoir et va se commander un café!

E va garder en mémoire cette anecdote sur la peur de vieillir.

E n'a pas peur de vieillir. Elle aimerait bien au contraire . Vieillir pour voir ses petits-enfants devenir des jeunes gens . Marcher lentement mais marcher quand même. Se souvenir de ceux qu'elles a aimés , se souvenir des gens.  Aimer encore Mozart ,lire et les mille-feuilles crème patissière .Oui, E serait heureuse de vieillir . Elle n'a pas peur de vieillir normalement , ce dont elle a peur c'est de vieillir autrement.

Mais peut-être qu' elle aussi ira se plaindre aux copains , aux passants des méfaits de l'âge sur sa peau  sur ses os , de tous les tracas liés au temps qui passe. Peut-être qu'on pleure tous après notre jeunesse. On sera tous de vieux et de vieilles déglingués.

E  pourra rire car depuis longtemps déjà on la connait sous le surnom de Déglinguette!

je vous l'avais dit...il est formidable! C'est tout lui ça...

Hier soir, j'ai vu Nicolas Peyrac. Il fait le tour des plateaux télé pour promouvoir son album de duos et son livre  So far Away.  Une autobiographie où il raconte aussi un certain 21 mars, jour où son frère lui a annoncé sa leucémie. 

Et là, ça a fait tilt dans la tête! 

En 1978, j'étais élève infirmière dans une petite ville bretonne. Les stages sont obligatoires et les futures diplomées doivent aussi assurer des nuits à l hôpital ou en clinique privée. En ce mois d'octobre ou novembre je ne me souviens pas, j'étais stagiaire en chirurgie dans une clinique gérée par des bonnes soeurs. Dans le planning du mois, je devais travailler 2 nuits. Je m'y préparais avec plaisir car à l'époque, je n'étais pas une grosse marmotte comme maintenant. Veiller ne me faisait pas peur! 

Je m'apprêtais donc à enfiler blouse et sabots blancs quand la surveillante du service téléphona chez mes parents. Tout était annulé! Mes nuits reportées à plus tard. Mais pourquoi donc?

Il s'avérait que le hasard du planning me faisait  travailler avec un étudiant en médecine et qu'il était inconcevable pour des religieuses de mettre en présence  toute une nuit une jeune fille rose et fraîche ( Je ris, je ris...!) et un jeune mâle plein de testostérone !

Ce jeune étudiant en médecine est devenu médecin . C'est lui qui a diagnostiqué la leucémie de son frère Nicolas Peyrac!

Qui sait si les bonnes soeurs avaient été moins prudes, je serai peut-être devenue la belle-soeur de Nicolas Peyrac!