Les Blablas de la Baronne

Il s'est passé quelque chose ...indéniablement ! Mon énergie créatrice est revenue! Depuis 3 ans et demi ( Après mon premier stage de réhabilitation respiratoire) mes mains stériles n'avaient touché la glaise... Au début je passais et repassais devant la sellette de l'atelier , me rappelant les belles heures solitaires à modeler des femmes d'argile blanche ou grise puis petit à petit, j'ai fini par oublier ...J'ai préféré les siestes sur canapé , les séries à la télé délaissant les mirettes , les couteaux et même les pinceaux. Aucun tube d'acrylique en pagaille , aucune toile commencée sur le chevalet désespéré. L'atelier sommnolait comme la princesse du conte de fée. Je m' y étais plus ou moins habituée. Je me disais que l'envie reviendrait un jour, peut-être ou peut-être pas...J'avais conscience qu'il me fallait me débarrasser de tout ce poids invisible et sournois.On m'avait dit qu'il faut du temps pour digérer et assimiler un changement de cap dans sa vie ...Je ne pourrai pas reprendre ma vie d'avant sur certains plans mais j'avais la chance d'avoir des passions artistiques ! Et cette créativité- là, la maladie ne pouvait me l'enlever totalement...

L'envie de reprendre mes couteaux ,mes pinceaux , je la dois à mon association Adaat. Grâce aux personnes dévouées que j'ai rencontrées, j'ai trouvé la motivation à mon tour d'aider mon prochain , de sortir, de solliciter des gens , de revoir des amis , et de retrouver enfin l'inspiration artistique que j'avais perdue...

Pour le moment , une femme de terre attend gentiment le jour de la cuisson ...je lui trouve des défauts bien sûr mais elle m'émeut car elle est la première , la pionnière de ...mon renouveau!

Avant une photo ( il y aura une double cuisson)...je poste 2

anciens modelages ( terre cuite et cirage)

La Baronne est le porte-parole littéraire de mes émotions. A travers mes mots et mes petites histoires inventées,  je livre par l'écriture  les joies et les angoisses qui jalonnent ma vie tout court et ma vie de déficitaire en alpha 1 antitrypsine.  Déglinguette a un autre rôle. Elle est mon lien social , mon réseau amical,le partage au quotidien, elle est la vie de tous les jours...Derrière ces surnoms il n'y a qu'une seule identité. Edith. C'est en son nom que j'écris aujourd'hui pour dire combien je suis fière d'avoir tenu ma promesse.

Il y a 1 an , j'ai fait la connaisance de la famille Alpha. Cela a bousculé ma solitude et j'ai appris à m'ouvrir aux autres , à mieux accepter la situation. Que de progrès en 1 an sur le plan psychologique même si la maladie continue son chemin , implaccablement!  J'ai rencontré des gens formidables, des malades , des accompagnants , des nouveaux amis , une autre 'famille'. Parallèlement , j'ai pris conscience de toutes les réactions humaines face à quelqu'un qui a une maladie, invisible ou presque ( Je n'ai pas mes lunettes à oxygène tout le temps sur le nez!!!). Je passe les silences, les indifférences, les jenesaispasquoidire. les je net'appellejamais .Je peux comprendre. Je me réjouis surtout des attitudes compréhensives et affectueuses et remercie de tout mon coeur les personnes qui m'ont écoutée. J'en reviens donc à ma promesse. Avec mari-pain-d'épice, nous avons passé un week-end à Clisson au Printemps. J'en ai parlé  sur ce blog.  Pendant ces  3 jours d'information , d'émotion . de 'communion', nous avons entendu la seule chercheuse en France qui travaille sur le déficit . Elle a l'envie, l'énergie , la capacité de nous aider, mais il  faut de l'argent. Beaucoup d'argent. Au retour de ces 3 jours, je me suis fait la promesse de faire tout ce que je peux pour moi aussi ajouter ma pierre à l'édifice.

Je veux ici dire merci aux membres de ma famille  qui me lisent et qui ont spontanément accepté de donner pour la recherche. Et je suis très heureuse de savoir que le jour du téléthon, alors que je serai à Paris pour faire la Marche des Maladies Rares avec mes compagnons Alphas, sur un petit marché de Noël breton, l'affiche de notre association sera à l'honneur . L'Adaat sera la bénéficiaire des ventes faites ce jour-là par une association de loisirs créatifs. L'Adaat a été choisie parmi d'autres associations et je le dois certainement à mon amie Marie-Anne. Discrète et efficace. 

En plus de cet effort louable et qui me va droit au coeur pour soutenir une association de malades , je vois dans ces gestes de générosité un élan de solidarité pour ma famille 'Alpha' , et une merveilleuse preuve d'affection pour moi.

Cette maladie m'aura permise en fin de compte de faire de belles rencontres et de me conforter dans l'idée que je suis entourée de belles personnes.

Elle est pas belle la Vie?

Je suis allé voir la concierge cet après-midi. Elle , d'ordinaire si loquace n'a rien voulu me dire au sujet de la vie privée de Virginie. Au début elle était calme en me reprochant d'avoir changé , d'être plus que bizarre. Cela m'a énervé , je l'ai traitée de vieille chouette , elle m'a traité de fou et a voulu fermer sa porte. Je m'apprêtais à coincer celle-ci avec mon pied quand la femme a crié PERVERS, je suis devenu rouge , ai crié à mon tour ' Bignole attardée' et suis parti. Cet échange m'avait épuisé.

Ce soir, Mathieu est passé me rendre une visite impromptue. Il ne vient jamais le samedi, encore moins en fin de journée. Il passait par là m'a dit-il dit. Nous avons bu quelques bières et je lui ai raconté mon entrevue musclée avec la concierge. Il hochait la tête d'un air navré . Emporté par mon élan et surtout par l'effet de la bière, j'ai tout déballé. Virginie, ses cheveux, sa bouche charnue, son tatouage, les chouquettes, le judas , ma surveillance et l'affreux doute qui me tenaillait. Mathieu mal à l'aise ne me regardait plus. Mais au moment du départ,  il m'a proposé quelques jours de vacances chez lui, histoire de me changer les idées car il habite un quartier très joyeux. Prépare ta valise, je viendrai te chercher demain matin. D'accord, mais n'oublie pas les chouquettes , ce sera Dimanche!

Dimanche.Quelques mots  avant qu'il ne revienne. Mathieu est reparti garer la voiture plus près de l'entrée mais il m'a apporté les chouquettes.Je vais ranger mon journal dans un coin secret et ensuite j'irai déposer les petits choux devant la porte de Virginie...

                                                                        EPILOGUE

   A Mademoiselle Virginie Martin

Je m'appelle Mathieu.

Vous devez savoir que Paul Verdoux a été hospitalisé pour grave dépression . J'ai appris qu'il s'était montré très envahissant envers vous et que cela vous gênait au point d'en parler à Madame Frin , la concierge de l'immeuble. C'est elle-même qui m' appelé samedi dernier pour m'avertir que Paul 'déraillait 'de plus en plus. Je ne voudrais pas que vous gardiez un mauvais souvenir de cet homme . Je l'aime beaucoup et je veux que vous sachiez la vérité, son histoire.

Paul Verdoux est mon grand-père. Il a perdu l'Amour de sa Vie , il y a 7mois .Ma grand-mère et lui étaient inséparables. Un amour si fort que lorsque sa femme est morte, mon grand-père s'est effondré sur lui-même. Il se rapetissait de l'intérieur , le coeur à l'envers . Nous pensions que jamais il ne se releverait et puis vous avez aménagé dans son immeuble. Vous êtes devenue sa voisine de palier et un fait particulier a fait dijoncter le pauvre veuf malheureux quand il vous a vue . Par une incroyable coïncidence vous êtes le portrait presque parfait de son épouse quand elle avait vingt cinq ans . A cette époque ma grand-mère avait loué ce studio où vous habitez et mon grand-père Paul était tombé rapidement sous le charme de sa nouvelle voisine. Leur attirance était réciproque et lorsqu'un dimanche matin celle qui deviendrait ma grand-mère trouva un panier rempli de chouquettes devant sa porte, elle sourit et alla frapper à la porte d'à -côté. Paul et Rebecca ne se quittèrent plus jamais. Les chouquettes du dimanche matin furent leur rituel amoureux pendant toute une vie .Ma grand-mère disparue, je continuai donc tous les dimanches à en apporter au vieil homme.J'étais loin de me douter que son esprit vacillait et qu'il revivait chaque semaine le passé. Comment pouvait-il vivre votre réserve légitime ? Comment pouvait-il comprendre que vous refusiez ses avances maladroites? Il n'était pas un jeune homme fringuant et éperdument amoureux , il  n'était qu'un vieux monsieur encombrant , un peu effrayant.

Le jour où je vins le chercher  , il n'oublia pas de déposer son panier devant votre porte mais il s'attarda un peu  ...espérant un miracle peut-être! Il n'entendit qu'une voix masculine dire...Alors, des chouquettes aujourd'hui? A laquelle une voix féminine répondit: Oh, tu peux les remporter , j'aime pas les chouquettes mais je n'ose pas le dire à l'autre dingo complétement timbré!!! De toute façon, dans quelques mois je déménage. Ce sera trop petit ici avec le bébé!

Je retrouvai mon grand-père dans son salon. Assis, dos vouté, immobile , si fragile dans son costume trop grand. Il leva vers moi ses yeux bleux translucides. Deux grosses larmes dégoulinaient sur ses joues parcheminées. D'une voix rauque il prononça ses mots

- Elle est morte, Mathieu, elle est morte!

Mon grand-père se remet doucement. Il ne reviendra pas vivre dans son appartement. Il a décidé de finir ses jours sur une île. L'Ile que Rebecca aimait.

Je suis toujours amoureux de ma voisine de palier mais les choses n'avancent pas. J'ai même l"impression que Virginie m'évite depuis quelques semaines. Elle a changé ses horaires pour quitter son appartement et j'ai été obligé d'installer un judas de porte pour noter ses allées et venues. J'ai dit à tout le monde que c'était pour ma sécurité mais les occupants de l'immeuble sont sous bonne garde. Nous avons un digicode à l'entrée qui change tous les mois et une concierge qui s'occupe de tout même des affaires qui ne la regardent pas. Elle m'a supris l'autre jour en plein délit de filature de ma bien-aimée ... il faut que je méfie de cette commère!  Avec mon nouveau dispositif de surveillance ,dès que j'entends l'ascenseur j'ai un oeil sur la porte d'entrée du logement de Virginie. Je connais enfin ses habitudes. C'est plus facile pour favoriser nos rencontres. Je décide toujours d'aller chercher mon courrier quand elle sort promener son chien ou qu'elle rentre de son club de sport. Elle est polie et cordiale mais toujours pressée. Je n'ose pas encore lui demander de venir un boire un verre chez moi ...

Je suis perplexe . Il y a quelques jours j'ai fini par me rendre compte que Virginie ne rentrait pas à son heure habituelle après le travail. J'ai réussi à la 'choper' quand elle prenait l'ascenseur le matin. Elle me devait une explication tout de même . Je lui ai demandé si elle était très occupée par son travail pour rentrer si tard. Elle a froncé les sourcils et a répondu d'un air sec que cela ne me regardait pas. Voilà bien fait pour toi !!!  Ma Virginie a du caractère cela me plaît! Au moins elle ne se fera pas embêter par des garçons trop entreprenants!

J'ai accentué ma surveillance , je l'ai suivie deux ou trois fois quand elle faisait ses courses. Rien de tel que regarder le panier d'une femme pour savoir ce qu'elle est et ce qu'elle fait. Virginie s'occupe d'elle , est une vraie fée du logis mais n'est pas cuisinière. Elle achète beaucoup de surgelés et de plats préparés. Je l'emmenerai dîner un soir ...En attendant j'espère lui faire plaisir avec les chouquettes du dimanche matin!

Je suis en colère. J'avais déjà remarqué que Virginie recevait  de moins en moins ses amies. Je n'entendais plus le gloussement de filles un peu pompettes devant l'ascenseur . Plus de sillages parfumés dans le couloir et plus de boîtes de lasagnes végétariennes dans la poubelle. J'entends maintenant plusieurs soirs par semaine la porte de ma voisine qui claque doucement derrière elle et quand je regarde par l'oeilleton, Virginie s'est fait belle ...comme pour un rendez-vous amoureux! Mon sang tape sur ma tempe, ma respiration se saccade ,mon coeur a des ratés. Il faut que je calme ce bouillonnement intérieur .Il paraît que ça peut être dangereux pour la santé. Demain, je me ferai mielleux et j'essaierai d'en savoir plus avec la concierge. Fouineuse et bavarde comme elle est , elle saura me dire s'il y a anguille sous roche ...

Je suis amoureux de ma voisine de palier. Elle n'en sait rien. Pour elle, je ne suis qu'un gentil gars qui lui ouvre la porte de l'ascenseur, lui sourit toujours . Je la dépanne à l'occasion quand elle n'a plus de sucre, plus de sel, plus de café.Tous mes petits gestes n'influencent pas son jugement , je suis son voisin de palier c'est tout. Le premier jour où je l'ai vue dans l'immeuble j'ai su qu'un tsunami avait envahi ma poitrine. C'est le balancement de ses hanches qui m'a percuté le cerveau. Ce n'est pas le genre de fille anorexique que l'on voit dans les magasines, elle a des hanches généreuses et souples. Elle ne marche pas , elle danse! Ensuite , il y a eu sa nuque. Fragile et attendrissante. Quelques cheveux dépassaient d'un turban rouge qui soulignait la blancheur de sa peau. Elle s'est retournée et je n'ai vu que ses grands yeux noisette et sa bouche charnue .J'étais comme envoûté. Ce sentiment s'accroît chaque jour .La première fois où j'ai osé l'aborder , c'était devant les boîtes aux lettres. Tout son courrier lu avait échapppé des mains et je l'aidais de mon mieux en évitant de regarder le tatouage qui décorait son mollet. A la fin , elle m'a remercié et je me suis présenté

-Paul; votre voisin de palier!

-Virginie.

- Oh , c'est amusant Paul et Virginie!

-?

-Paul...Virginie...Paul et Virginie... de Bernardin de St Pierre !

-?

Et elle a tourné les talons. Mauvaise approche , je me suis dit que la littérature ne devait pas être son fort. Je décidai de me rattrapper une autre fois. Et cela arriva le lendemain. Elle sortait de son appartement , je rentrai dans le mien. Ma nouvelle amie est venue vers moi et malicieusement m'a dit: C'est super Internet, je vois de qui vous parlez maintenant , j'imagine bien Paul et Virginie sur l'Ile des Tentations!!!! Je n'ai rien compris mais j'ai entendu son rire franc, puissant et communicatif alors j'ai ri avec elle !

Cela fait 6 mois maintenant que tous les dimanches matins , je dépose devant la porte de ma voisine de palier un panier de chouquettes. C'est Mattéo qui me livre les meilleures chouquettes de la ville. J'en garde la moitié et le reste, je l'offre comme un cadeau d'amour à la Belle Virginie. Je crois qu'elle a deviné que ce présent vient de moi mais ne m'en parle pas. Je suis un peu déçu . Mais je ne veux pas brusquer les choses.

PS de la Baronne: J'adore les feuilletons ...donc la suite c'est pour une autre fois nananère...!

Stupéfaction ce matin pour le gardien du parc lors de sa ronde habituelle.

La grande dame blanche sur son socle de pierre a disparu !

Volatilisée, envolée ! Le parterre de  fleurs entoure un piédestal orphelin.

Nulle trace aux alentours. Les kidnappeurs l’ont emmenée en douceur, aucune jonquille n’a été piétinée. On se demande bien comment ils ont fait, une enquête a débuté dans la matinée.

Suivait une description de la dite dame, symbole et patrimoine  féminin dans ce jardin réputé pour sa diversité d’arbres.

Voilà en gros ce que lisait Marinette dans sa gazette vitréenne au petit-déjeuner.

Devant son bol de café, ses deux biscottes sans sel et la première page du journal, Marinette n’en revient pas. ON A VOLE LA MARQUISE !

Mais c’est qu’elle la connaît bien,  la Rabutin. Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné résida périodiquement sur une période de 6 ans au château des Rochers  belle petite propriété à 6 km de Vitré. Bien qu’elle n’aimât pas le climat breton, elle entretint toute sa vie cette résidence secondaire située aux Portes de la Bretagne.

Au début du vingtième siècle,  sa statue fut érigée dans le jardin des Plantes (appelé aujourd’hui, Jardin du Parc).La Marquise fut placée dos à la ville, ce qui fit que les Vitréens la surnommèrent la Marquise au cul tourné.

Marinette ne l’appelle jamais ainsi. Elle trouve que l’écrivain épistolier qui a tant apporté à la connaissance des mœurs du grand siècle  bénéficie d’une très belle vue. Marie regarde le plan d’eau où barbotent canards et cygnes blancs et peut admirer l’odéon qui n’entend plus guère jouer les instruments et la petite île séparée de la terre ferme par un pont de bois.

Marinette ne se lasse pas de ses promenades au Jardin du Parc. Elle connaît par cœur les allées du jardin, le grand chêne ombragé,  la volière bruyante, les cabanes des biches. Les balançoires de son enfance ont été remplacées par d’autres jeux plus sophistiqués et plus dangereux mais on entend encore les cris joyeux des garnements. Elle y a promené ses enfants, ses petits-enfants. Ils ne viennent plus la voir souvent qu'importe elle s’est habituée à une nouvelle vie depuis qu’elle est seule.

Elle vient tous les jours s’asseoir sur un banc près de la Marquise. D’autres vont discuter, pleurer, s’épancher  sur la tombe de l’être aimé, elle, elle préfère la compagnie de son amie Marie. D’ailleurs, son mari dort trop loin, le cimetière est à l’autre bout de la ville. C’est bien plus pratique de parler à une statue de pierre !

Parfois, elle s’arrête pour reposer ses jambes fatiguées sur le banc en face de l’île. C’est là qu’il y a les autres vieux. Elle sent bien leurs regards sur elle. Elle sait qu’elle plait encore. Ils sont gentils, ils sont vieux. Ils sont seuls, ils sont vieux.

Parfois, elle accepte une invitation en tout bien tout honneur. Ils adorent dire cela. Elle sourit, qu’est ce qu’ils croient ? Son honneur ? Elle ne demande que du bonheur, Marinette.

Un soir, Monsieur Guy l’a emmenée au restaurant ‘ La Taverne de l’Ecu’.  Elle a passé deux heures à l’entendre parler de pêche. Pêche au gros, pêche à la ligne, pêche à la mouche, à la fin quand elle le regardait, elle croyait voir parler un thon rouge avec des lunettes ! L’expérience ne s’est jamais renouvelée.

Une autre fois, elle a passé une délicieuse soirée avec Monsieur Caramel. Il s’appelle Kamel et il sent bon le caramel chaud. Marinette aime baptiser les gens d’un surnom affectueux.

Le  restaurant était chic, le dîner était succulent, Caramel était classe, élégant. C’est un avantage avec les messieurs âgés, ils vous invitent dans des endroits hyper classieux, mettent une cravate et achètent une rose à la marchande qui passe entre les tables. Séduite par le charme de cette soirée, Marinette accepta de bonne grâce le dernier verre. Elle n’a vraiment pas soif d’un bordeaux ou d’un scotch, elle préfèrerait une tisane ou un lait chaud. Mais les verres sont déjà dans les mains, les yeux dans les yeux. Ils se sont un peu embrassés et en sont restés là.Marinette s'est dérobée. L'odeur du caramel ne suffit pas!     

Ceci est une petite histoire que j'ai écrite sur un précédent blog et que je trouve amusant de  re-publier  ( Because mon profil facebook a la tête de la Marquise!!!)

Dans ma vie d'avant , quand j'étais infirmière je me demandais souvent pourquoi certains de mes malades 'semblaient' inconscients de la gravité de leur état. Leur naïf optimisme quant à l'évolution de leur pathologie m'étonnait un peu. C'était comme s'ils n'étaient  pas re-bootés à la réalité ...Je comprends maintenant.A moins d'être profondément pessimiste ou dépressif suicidaire , les malades ( Dont je fais partie désormais) sont des incorrigibles amoureux de la Vie . Ils ont TOUJOURS au fond d'eux un espoir, infime sans doute mais un espoir qui les maintient hors de l'eau et les aide à surmonter leurs épreuves. Moi-même je vois le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide  en toutes circonstances et bien que je sois au courant des tenants de la maladie  j'en étais arrivée à me persuader que peut-être ...peut-être ce ne serait pas si important qu'ils le disent , que peut-être ils se seraient trompés, que peut-être un autre avenir m'attendait ... Que l'oxygène était transitoire ...Que le scanner pulmonaire contredirait le visage fermé de mon pneumologue quand mes résultats diminuent malgré le traitement. Aujourd'hui , j'ai eu le compte-rendu du scanner..Emphysème bi latéral Bronchodystrophie bilatérale troubles ventilatoires Epaississement fissuraire de la grande scissure ( Madame la Baronne de la Grande Scissure!!!) Bon ...j'ai vraiment un truc et je ne suis pas une grosse feignasse qui ne veut pas faire le ménage...!

 Partout les grandes surfaces phagocytent  les petits commerces et c'est bien triste pour les petites villes comme la mienne qui petit à petit perdent leurs magasins de proximité bien pratiques pour les personnes âgées ou les personnes non motorisées. Les villageois sont dépourvus de leur épicerie  et de l'épicier qui va avec  et par la même occasion d'un but de promenade à pied, nettement salutaire pour le coeur, les jambes et les solitaires en mal de sociabilité! J'en étais là de mes considérations nocturnes sur la vie de ma ville quand je pensais soudain que Facebook a fait le même effet sur MON blog! Depuis que je facebooke à tout va, mon blog se désespère de mes élucubrations en tous genres. Facebook a un pouvoir attractif inégalable car les phrases sont courtes, les vidéos sont alléchantes , les réponses d'amis sont immédiates et le partage est tout de suite collectif et convivial...Mon blog aime les monologues, les digressions , les bavardages futiles, les anecdotes personnelles ....Mon blog aime prendre le temps de l'écriture . Pour tout vous dire mon blog hait Facebook et Mari-Pain-D'épice n'est pas loin de me confisquer mon Sony depuis que je me précipite sur le portable quand j'ai un message qui fait bip! Facebook a envahi ma Vie comme si une armée de voisines venaient prendre une tasse de thé 3 fois par jour dans ma cuisine sans y être invitées!!! Donc aujourd'hui j'ai fait des muffins , j'ai invité une amie ...On va boire du thé , coudre et papoter et mon Sony peut bien sonner!!! Je dois me désintoxiquer ...

Merci Merci à la trentaine de personnes qui a contribué à faire de ma journée d'anniversaire un merveilleux souvenir!!! Pour vos messages FB, vos SMS, vos coups de téléphone, vos commentaires sur mon blog ,vos cadeaux , vos visites , ta visite surprise Titi vos sourires hier soir les amis et mon formidable mari-pain-d'épice !JE VOUS AIME TOUS!...

La fête fut chargée de rires et de bons petits plats ... Et la sauce prit bien entre nos amis qui ne se connaissaient pas!!! Je bus un peu , je mangeai trop ...Nous parlâmes voyages et chats ( Pauvre Fergie!); de santé et de bouffe, de ma robe et de mes libellules à pile( Faut suivre ...!) Je ratai complétement mon entrée avec une perruque noire qui perdait ses poils ...mais réussis ma sortie au portail  car je ne montrai aucun signe de fatigue avant le départ des invités!!!

Mon anniversaire fut bien un hymne à la vie ,à l'amitié et à l'Amour!

Tu parles de la surprise pour mon anniversaire ! ( Paniquez pas ,c'est la semaine prochaine!)...Je ne voulais rien savoir laissant l'initiative à Mari-pain-d'épice ---- Restau en amoureux ,dîner aux bougies à piles à la maison ,repas entre amis et si repas entre amis QUELS AMIS?
J'aurai passer la semaine en supputations la langue pendante et le coeur léger imaginant une tenue pour chaque éventualité !
Mais alors que je surfais ce matin au lit ,j'entends la voix de baryton viril de mon homme au téléphone qui sans aucune discrétion ni indulgence pour mon amour des surprises lançe:
-Vous êtes libres pour venir dîner mardi prochain?